Parmi les blogs les plus célèbres de WordPress, on compte soit 1) des blogs à ragots qui parlent de la dernière frasque de Justin Timberlake 2) des blogs technologiques qui parlent de la dernière fourre iMac tellement hype 3) des blogs libéraux, libertaires, libertariens, qui prônent l’abandon de l’État Social, la liberté individuelle comme valeur prééminente et la désobéissance civique en ce qui concerne les impôts.
Précisons que je ne suis ni un fan de Britney, ni un geek. Je ne lis donc que certains blogs de libertaires, qui ont au moins le mérite de stimuler ma réflexion politique. Mais je suis rarement d’accord avec ces gaillards, et je suis à chaque fois très embêté de ne pas savoir quoi leur répondre à la face.
L’autre jour, je fouine dans ma bibliothèque, et je retrouve Le Prophète de Khalil Gibran, qu’une amie m’avait offert. Je connaissais quelques-un des textes, parce que tous les mariés du monde semblent s’être donné le mot pour lire les pages trente-six à trente-sept, qui parlent du Mariage, de l’Amour, bla bla bla. Comme si on pouvait écrire des textes sur un sujet aussi grave.
Bref, je finis par tomber sur un passage qui parle de la liberté. Et c’était la réponse que je cherchais:
Un orateur dit: Parle-nous de la Liberté.
[Le Prophète] répondit:
Aux portes de la ville et auprès des foyers, je vous ai vus prosternés dans l’adoration de votre liberté,
Comme des esclaves s’humiliant devant un tyran et le louant cependant qu’il les massacre.
Oui, dans le bosquet du temple et à l’ombre de la citadelle, j’ai vu les plus libres d’entre vous porter leur liberté comme un joug et des menottes.
Mon coeur a saigné, car vous ne pourrez être libres que si le désir même de liberté devient pour vous une attelle et si vous cessez de parler de liberté comme d’un but et d’un accomplissement.
Vous serez libres, pleinement, lorsque vos jours n’étant pas délivrés de tout souci et vos nuits de toute peine,
Vous saurez, avec toutes ces restrictions encerclant vos existences, vous élever au-dessus d’elles, nus et affranchis.
Et comment vous élever au-dessus de vos jours et de vos nuits si vous ne rompez pas les chaînes que vous avez vous-mêmes, à l’aube de votre entendement, attachées autour de votre zénith?
En vérité, ce que vous nommez liberté est la plus solide de ces chaînes, bien que ses maillons étincellent au soleil et éblouissent vos yeux.
[…]
Si c’est un tyran que vous voulez détrôner, veillez d’abord à ce que son trône, érigé en vous-mêmes, soit détruit.
[…]
Si c’est un souci que vous voulez écarter, sachez que ce souci a été choisi par vous plus qu’il ne vous a été imposé.
tout à fait d’accord. Gibran a su formuler sur papier ce que je ressens depuis longtemps. La liberté n’est qu’une idée qui ne peut être pleinement vécue que par celui qui n’est pas conscient de la vivre. bref, jte promets, jme suis pas mise à fumer l’herbe néo-zélandaise…