Si vous pratiquez un art public (théâtre, improvisation, danse, musique, peinture avec les pieds, etc.), vous avez probablement déjà douté de vos compétences. Un beau jour, vous avez profondément douté de votre art et de votre talent. C’est normal.
C’est parce que vous êtes un amateur.
Dans les métiers artistiques, il faut savoir que la dénomination de « professionnel » est relativement floue: c’est plus un statut autoproclamé qu’autre chose. Même si certains artistes on suivi une formation professionnelle, les autodidactes qui exercent le métier d’artiste à temps complet méritent aussi cette dénomination (hey, c’est mon cas!). Qu’est-ce que qui différencie réellement un amateur talentueux d’un bon professionnel? Qu’est-ce qu’on peut attendre d’un artiste professionnel? Pourquoi est-ce que je suis payé si grassement en tant que professionnel?
Constance dans le résultat
Le bon amateur a parfois des passages à vide.
Le professionnel est constant dans la qualité de ses prestations.
Autonomie
Le bon amateur est souvent encore en formation; il doit parfois recourir à un mentor.
Le professionnel a déjà les qualités requises, ou sait s’améliorer tout seul; il arrive également à porter un jugement critique sur son art, pour être toujours à la recherche de la plus grande qualité.
Réception des critiques
L’amateur à qui l’on fait une critique négative risque de tout remettre en question: est-ce qu’il est fait pour ce métier, est-ce qu’il est digne de vivre, va-t-il se jeter du haut d’un pont, etc.
Le professionnel, lui, arrive à prendre le recul nécessaire; il sait recevoir une critique pour qu’elle devienne un élément constructif.
Ponctualité
Le bon amateur est parfois en retard.
Le professionnel est souvent en retard, mais il s’en excuse à l’avance (par SMS, courriel, ou télégramme).
Méthodes de travail
Le bon amateur travaille à l’instinct; puisqu’il met toute sa passion et son talent au service de l’art, il manque parfois de systématique, et peine à identifier les difficultés qu’il rencontre (« je sais pas pourquoi, je n’y arrive pas »).
Le professionnel a des outils pour analyser sa pratique. Il connaît ses faiblesses (et ses forces) et aura plus de facilité à résoudre ses problèmes artistiques.
Mais ne l’oublions pas: ce que le public préfère voir sur scène, c’est le bon amateur. Un artiste qui fait quelque chose par passion est toujours plus émouvant que celui qui « fait son boulot ». Le professionnel – le VRAI professionnel – travaille donc sur scène comme s’il était un amateur: avec passion, talent et spontanéité.