– La scène était molle, il aurait fallu avancer au but.
– Oui, je savais bien, mais mon personnage n’aurait jamais fait une chose pareille.
Aucune excuse. L’improvisation théâtrale vous met simultanément dans la place d’acteur et de scénariste: vous auriez pu prononcer la phrase qu’il fallait pour tout débloquer, ou provoquer le twist auquel le public ne s’attendait pas.
(Hey, je n’oublie pas que l’impro vous met également dans une posture de metteur en scène, scénographe, chorégraphe, mime, chanteur, j’en passe et des meilleures). Ce que je veux dire, c’est que vous ne pourrez jamais vous réfugier, JAMAIS, derrière votre personnage, pour justifier un (mauvais) choix d’improvisation.
C’est la première Loi de Salinsky, décrite dans le Improv Handbook:
« N’importe quel personnage est capable de n’importe quelle action. » (p.177)
BONUS: Ça vaut aussi pour le théâtre écrit.
« Oh non, pas pour le théâtre écrit! Les personnages sont davantage détaillés, ils ont toute une pièce à leur actif! »
Non.
Pas du tout.
C’est juste des mots sur le papier, ou comme le dit si bien David Mamet: « La vie intérieure du personnage n’existe pas, et le personnage non plus. Le personnage, ce ne sont que les mots d’un discours tracé sur une page, et c’est tout. » (Le Chasseur et le Gibier, p. 44)