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Yverdon-les-Bains 2040, extrait n°23

« … et depuis, on est arrivé à éliminer 87% des voitures. Le concept est en train de faire tache d’huile en périphérie, où les petits villages font pression sur les entreprises de transports publics pour financer de nouvelles lignes et de nouveaux arrêts. Les gens n’ont plus l’excuse du Je prendrais bien le bus, mais il n’y a pas assez de cadence pour que je puisse rentrer chez moi à une heure raisonnable.« 

Mais revenons au départ de l’idée : quel a été le déclencheur ?

Le premier prototype de notre politique, c’était d’interdire la voiture. Ça soulevait plein d’objections, sur les libertés individuelles, sur le transport des personnes âgées, sur les véhicules d’urgence, les entreprises du bâtiment, etc. Alors nous avons réunis un paquet de données : les statistiques de trajets les plus utilisés, le nombre de kilométrage par personne, les coûts engendrés, mais surtout les consultations avec des usagères-types.
Ça nous a montré que le 80% des trajets sont le résultats d’habitudes : les pendulaires pour le travail, mais aussi le transport des enfants pour des activités récréatives, etc. Pour être précis, en 2022, on voyait encore que 73% des trajets en voiture pourraient être réalisés en transport public, mais que cette solution prendrait plus de temps : en moyenne, un trajet de 20 minutes en voiture vous prend 29 minutes en transports publics. Donc la conductrice d’une voiture gagne 18 minutes de temps libre – il faut compter l’aller et le retour – par journée par rapport à l’usager des transports publics. Sous cet angle, c’est normal que les gens favorisaient la voiture.

Et donc, vous avez utilisé le principe du « Nudge » pour les influencer ?

Pas seulement. C’est vrai, on a utilisé beaucoup d’incitations : gratuité des transports publics, hausse du prix de l’essence à partir d’une certain quota d’utilisation et parkings en périphérie. Mais les gens continuaient à buter sur cet argument du prix et du temps. Alors on a calculé que la voiture leur coûtait en fait 500.- par mois, en moyenne. Entre le prix d’achat, l’entretien, les assurances et le carburant, vous arrivez à ce prix. L’usagère-type doit donc travailler environ 10 heures par mois pour gagner 500.-, et donc compenser sont « droit à conduire ». Ramené par jour, la conductrice perd 28′ à travailler pour gagner 18′ de conduite. Quand on a pu faire comprendre ça aux gens, ils ont vendu leur véhicule. »

« Yverdon-les-Bains 2040 – Comment une ville a lancé la transition post-capitaliste »

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3 réflexions sur “Yverdon-les-Bains 2040, extrait n°23

  1. theweejerome dit :

    Ah la bagnole, source de tensions…
    Tiens, tu nous fais un post sur la loi CO2, soumise en votations en juin? Et tant que tu y es sur celles qui concernent les pesticides dans l’agriculture et l’eau potable…
    Y a de la matière! 🙂

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