Mardi matin, j’étais expert pour des examens oraux au collège de Z***.
Un peu la rigolade quand même: un examen « théâtre » où il s’agit de « mettre du ton » sur une phrase donnée, une présentation en anglais semi-préparée, ce genre d’exercice de style discutable. Et puis un examen d’allemand (j’avais avertis le collège que je parlais l’allemand comme une chèvre portugaise) où je peine à distinguer le bachotage ânonné de l’improvisation hasardeuse.
Bref.
J’épingle surtout deux candidats pour les T-shirts qui arborent les visuels suivants:
J’explique aux candidats que dans le contexte d’un examen oral, là où l’attitude et la présentation importent plus que tout ailleurs, il est indécent de porter ce genre de T-shirts. Je leur explique que je ne suis ni un académicien prude, ni un féministe implacable, mais que ces deux visuels envoient des signaux très négatifs pour quelqu’un qui devrait se faire une idée rapidement.
Ils répondent:
« Ah. »
Alors bien sûr, je peux paraître vieux jeu, rétrograde, sans humour, mais permettez que je m’outre. Parce qu’en amont, ces deux messieurs ont donc passé trois filtres sans qu’on les remette en question:
Les parents n’ont rien dit.
Les autres profs n’ont rien dit.
Les autres élèves ne leur ont rien dit.
Ça veut sans doute dire que ce genre d’élèves qu’on n’a pas remis en place, va tendre à saboter ses premiers entretiens d’embauches, sans savoir comment, sans savoir pourquoi. Je ne dis pas qu’il faille débarquer en costume trois-pièces avec un sourire de confirmant endimanché. Mais le premier enseignement qu’on devrait enfiler à coup de pioche dans le cerveau de ces élèves, c’est de leur expliquer à quel point leur attitude est fondamentale dans l’évaluation que la société fera à leur sujet.
Bande de machistes, va!