Randy Pausch est décédé il y a une semaine d’un cancer du pancréas.
C’était un charmant gaillard.
Je l’ai découvert en visionnant une vidéo sur la manière de gérer un peu mieux son temps, alors que j’étais dans une période où je procrastrinais relativement pas mal (ça veut dire beaucoup). Randy Pausch m’a convaincu qu’il était redoutablement efficace de traiter ses e-mails régulièrement et de se coucher avec une boîte de réception vide (conseil que j’applique avec succès depuis 3 mois, yeah).
En quelques mots, Randy Pausch est un universitaire brillant, mais pas seulement: c’est un humaniste profond, un orateur hors pair et un philosophe incroyablement pratique: le genre de mec qui vous donne des conseils de time management alors même qu’il sait qu’il n’a plus que 6 mois à vivre. Il avait ainsi pris l’habitude, dans ses conférences, d’annoncer de but en blanc sa mort imminente. « S’il y a un éléphant sur scène, autant le présenter tout de suite au public, » disait-il, en commentant le diapositive qui montrait les tumeurs sur son pancréas.
En septembre 2007, il avait donné une conférence intitulée The Last Lecture pour encourager les gens à réaliser leurs rêves de gosses. Perso, c’est plutôt sa précédente causerie qui m’avait le plus impressionné, mais cette « dernière conférence » est peut-être plus émouvante; elle a réalisé l’improbable prouesse d’être une vidéo qui a dépassé les 5 millions de visions sur YouTube, alors même qu’elle dépasse une heure.
Ce qui me semble intéressant à dire, c’est que Randy Pausch illustre une prise de conscience assez courante chez nous: on a tous entendu parler de quelqu’un, proche ou pas, qui a subitement ré-orienté sa carrière, sa manière de vivre ou ses priorités suite à une crise de santé / un accident gravissime / une expérience de la mort.
Mais oui, vous connaissez tous l’histoire de l’oncle Richard qui, suite à son accident quasi-mortel, a revendu son entreprise qui était sa vie, lâché ses actions Swisscom, et prend son pied à donner des cours de macramés aux enfants handicapés du Bénin.
Je fais le lien avec Eckhart Tolle, que j’ai lu récemment, qui disait que la sagesse vient après avoir décidé de lâcher son ego, de « mourir avant sa vraie mort »: c’est tellement dommage d’avoir besoin d’une rencontre choquante avec la mort pour faire le point sur sa vie.
Dieu m’est témoin que je ne vous souhaite ni cancer exécrable, ni perte de votre animal favori, ni accident de voiture avec du sang sur les vitres.
Mais faites-vous plaisir avant que ça vienne, bon sang.
Hello ! J’espère que ce ne sera pas ton dernier billet, vu que je viens de découvrir ton blog. Quelques points communs :
les chats (j’en ai cinq de jardin – qui vivent dans mon salon et mon jardin donc – et cinq de ferme qui vivaient déjà dans ma ferme avant que j’arrive mais que je nourris, vaccine, soigne et ai stérilisé depuis qu’ils m’ont autorisée à me croire la maîtresse des lieux)
la procrastination (p*tain chuis forte à ce jeu là et cela me fiche dans des situations pas possibles !)
Sinon je dois reprendre mes études à l’Unil cet automne et j’ai une trouille bleue parce que cela veut dire à 37 ans, tout changer dans ma ptite vie y compris baisser mon travail à 50% (comment je vais payer la bouffe des chats, je me le demande !).
J’apprécie donc particulièrement ce post qui me donne du courage pour aller jusqu’au bout et pas me défiler lâchement devant l’obstacle !
Je te souhaite plein de courage pour tes études, Shayla. J’ai résolu pas mal de problème de procrastination en tombant sur un blog qui analysait ça en terme de mal-être: on repousse le moment de conclure parce qu’on ne s’aime pas assez; on retombe sur des réflexes enfantin (regarder la tévé, jouer à des jeux vidéos, surfer sur le ouèbe), des manies qui nous sécurisent, plutôt que de se respecter en tant qu’adulte.
Perso, ça m’a aidé à (un peu) moins procrastiner.
Salut Finpoil, merci pour ce super article.
Tu pourrais me donner le nom du blog que tu as trouvé sur la procrastination?
Bises!
Oups, j’ai bien peur d’avoir perdu la trace de ce blog (une femme, en passe de rédiger son mémoire, qui se plaignait de procrastiner la majeure partie de son temps).
Mais avec une petite recherche, je me suis aperçu que le thème était assez présent sur Internet (ben oui, les gens glandent beaucoup sur le ouèbe), et du coup tu devrais pouvoir faire ton marché sur les nombreux forums qui existent à ce sujet.
Sans trop perdre de temps…
Merci Finpoil!
C’est vrai que le web est un peu addictif et qu’on se retrouve à y chercher des choses dont on n’a pas toujours besoin, histoire de ne pas faire ce qu’on doit vraiment faire…
Il existe aussi un livre anglais super sur la procrastination, mais je ne l’ai pas lu (j’ai préféré procrastiner 🙂
http://www.amazon.com/Now-Habit-Overcoming-Procrastination-Guilt-Free/dp/1585425524/ref=pd_bbs_sr_1?ie=UTF8&s=books&qid=1220278481&sr=8-1
Merci Yvan pour ce post. J’ai eu tendance à oublier de me faire plaisir c trois derniers mois (nausées, vertiges, fatigue, douleurs abdominales, etc, enfin toutes les joies de……. ma première grossesse). Jvais essayer de trouver l’énergie pour y remédier!
Bisous à toi, c tjs cool de te lire,
Ann
Ça me rappelle que je dois toujours la regarder, cette fameuse « last lecture ». Je veux, mais je sais que ça va me tournebouler, et c’est « jamais le moment ».
Peut-être ce week-end, qui sait!