Après un silence inquiétant d’un mois, me revoici d’attaque. Et pour répondre aux demandes pressantes (et encourageantes!) de Onzerod et Lily, voilà des nouvelles rassurantes:
– mes petits monstres d’élèves sont tout à fait domptables
– mes compétences pédagogiques sont tout à fait améliorables
– mes collègues sont tout à fait agréables
Et malgré ces nouvelles réjouissantes, je ne vais pas m’étaler beaucoup plus longtemps sur ces charmants bambins de 18,9 ans (en moyenne), parce que je souhaite éviter à ce blog le misérable destin d’un quelconque « blog de prof » (même si je vais très certainement vous en reparler, ha-ha-ha-je-ne-tiens-pas-parole).
Mais je profite par contre de partager avec vous un exercice d’improvisation théâtrale que j’ai (re) découvert avec plaisir: il s’agit des « monologues en chaîne », qui s’inspire directement du « Mot de la fontaine » (le truc avec les associations d’idées) et des « monologues libres » (chez Napier, je crois) qui sont deux grands classiques. Ça se passe comme ça:
Les impromédiens sont réunis en cercle. Jules commence un monologue rapide, en incarnant un personnage. Dans les vingt secondes, l’impromédien qui se trouve à sa droite doit s’inspirer d’un mot prononcé par Jules pour démarrer un autre monologue (avec un autre personnage, hé). On arrive donc à enchaîner assez rapidement des discours et des personnages discontinus, qui évoluent par association d’idées.
J’ai constaté plusieurs bénéfices à faire cet exercice: il développe plusieurs compétences essentielles à mon goût, soit l’écoute (parce que je suis obligé d’être à l’affût de tous les mots de mon partenaire), la spontanéité (parce que je ne peux pas planifier, parce que la prise de parole est immédiate) et un travail du personnage « sur-le-champ » (ce qui aide par ailleurs à repérer les « tics » de création de personnage « dans l’urgence ». Je pense m’être inspiré aussi du « give & take » de Viola Spolin, qui fait circuler une bonne énergie entre les participants. Bref, l’essayer, c’est l’adopter.
Alors même si je suis pas souvent fan de conseiller des exercices (je crois plutôt qu’un exercice répond à un besoin spécifique au niveau du groupe, de l’entraîneur, etc.), je suis content de cette trouvaille.
Et pour ceux que ce billet a profondément ennuyé (pour son contenu éminemment technique et peut-être réservé à un public de passionnés), voici une bonne blague (partielle):
« C’est Christoph Blocher, un jour il a soif, alors il entre dans un bar. Il y a Georges Bush et Nicolas Sarkozy qui boivent déjà une bière. Alors Blocher va vers le comptoir, et dit:
– Ha ha, j’offre la tournée générale!… »
(et maintenant, imaginez la suite, et débrouillez-vous pour que ça soit drôle)
Cool! Ce billet ne m’a pas ennuyée. Tant pis pour d’autres 🙂
Cet exercice a l’air chouette. Je crois qu’on a déjà fait quelque chose du genre en entraînement. J’y vois encore un autre avantage: celui de ne pas faire des personnages similaires. Sur une impro, le risque quand son partenaire vient de prendre un personnage, si on n’en avait pas avant, c’est d’en créer un qui lui ressemble trop. Et à mon avis, quand on est en cercle comme ça, à tester les personnages les uns après les autres, on évite ce travers parce qu’il serait trop visible et ennuyeux. ? .
Qu’est-ce que tu entends par: « ce qui aide par ailleurs à repérer les “tics” de création de personnage “dans l’urgence” »? Est-ce que tu veux dire qu’on repère par quel élément (voix, posture etc.) on se saisit d’un personnage?
Super pour ta rentrée! J’ai bien aimé le commentaire de l’élève sur le précédent post.
A plus.
@ Lily,
Quand je parlais des « tics » de personnage, je pensais à nos réflexes de comédiens sous pression. Je m’explique: tant qu’on me donne dix secondes pour créer un personnage, pas de problème; en dix secondes, j’ai le temps de m’imposer une voix, une posture ou un état d’esprit. En dix secondes, j’ai le temps d’inventer.
Mais si je dois improviser dans la seconde même, si je dois prendre l’improvisation en plein fil, me voilà coincé: je retombe généralement sur mes personnages habituels, parce que mon attention est focalisée sur le contenu (du sketche, de la relation, du dialogue), et je n’ai pas eu le temps de me « créer » un personnage.
L’exercice que je décris (encore une fois: il n’est pas nouveau!) sert à repérer ces réflexes, parce que je me concentre sur le contenu du joueur précédent pour bâtir mon monologue personnel. Dès lors, je retombe souvent sur mes « tics » confortables (pour ma part, je sais que je joins les mains et que je plie les genoux, par exemple).
Est-ce que c’est plus clair?
Oui, c’est plus clair! C’est vrai que c’est terrible ça!!! Et on en a pas toujours conscience…
Ton personnage favori, c’est le sumo alors?
Adieu dont!
Jo m’a filé l’adresse de ton blog… ou de celui de Tibert. Bref, peu importe. J’ai juste lu le dernier message, qui est très intéressant! Et si le reste l’est tout autant…. Je me réjouis de lire la « genèse » et d’autres articles, ainsi que les commentaires évidemment! Faut bien rattraper le temps perdu.
Bonne route, miaouh
Jérôme
Hey!
On a tous notre exercice fétiche! Cool si tu as trouvé le tien… mais est-ce le cas?
[Dans mon cas, j’adore « Good Improviser / Bad Improviser ». It has infinite potential… just like many other exercises.]
J’aimerais bien faire de l’impro avec toi un de ces quatres. J’ai envie de rencontrer des improvisateurs dynamiques, sympathiques et ouvert sur le monde (et notamment l’impro qui vient « d’ailleurs »). Quand passes-tu sur Paris? Quand puis-je venir chez toi et ta troupe?
A plus!
Ian