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Le web 2.0 expliqué à ma maman

Si vous tenez à briller dans les salons mondains, vous aurez de grandes chances d’attirer à vous les regards de la blonde pulpeuse lascivement affalée sur le canapé en amenant dans la conversation la notion de « Web 2.0 ».

Vous pouvez par exemple dire que « nous sommes en train de vivre une révolution web 2.0 » ou que « Google va devoir évoluer s’il veut survivre dans l’environnement Web 2.0 ». Vous pouvez également émailler la conversation de quelques anglicismes à la mode comme YouTube, SecondLife ou MyCatVomitsEverywhere.

Mais tout ça ne nous aide pas encore à comprendre comment-quoi-c’est le Web 2.0.

Tibert se mord la patte arrière gauche pour la punir

Bon. Auparavant, on avait le web 1.0, ça paraît con à dire comme ça, mais l’essentiel de l’Internet, c’était des sites commerciaux, des pages personnelles et des films pornographiques à télécharger. Désormais, les films de boules sont restés, mais en plus, on a des services. Des services pour mettre en ligne ses textes (les blogs), ses vidéos, sa musique, sa maison aux enchères, son slip, son chien, sa belle-mère et son enclume. Désormais, l’Internet nous rend la vie facile (et, je le répète, les films de moeurs légères, eux, subsistent).

Avant, à moins d’être un mordu de l’informatique et de bricoler des transistors dans son garage, on ne pouvait pas changer grand chose à ce qui était sur le Ouèbe. Il fallait être ingénieur-informaticien, maîtriser les « codes », avoir des « mots de passe » et savoir combien d’octets pouvait contenir une disquette. Désormais, on peut changer des articles encyclopédiques comme on change de chaussette (Wikipédia), on communique à tout le monde nos pages favorites (del.icio.us) et on peut blogguer à tout va en publiant des photos de son chat.

Auparavant, on avait de la peine à trouver l’information. Il y avait bien Altavista, Yahoo, Google, mais personne ne savait exactement comment chercher: tout le monde perdait un temps fou à visiter des sites inutiles, le café devenait froid, le chien n’avait plus sa promenade. Désormais, on commence à se faire à l’idée que les liens, les hyperliens, les permaliens sont autant utiles que les pages elles-mêmes. La connaissance n’est rien, sans le chemin de la connaissance. Le nouveau Ouèbe tend à vouloir organiser la matière. Le mouvement « connexioniste » est en marche dans tous les domaines: le frère du neveu de ma mère doit « réseauter » pour trouver du job dans sa banque, mes collègues enseigants forment des « groupes de travail », tout le monde se met à la même table et c’est tant mieux, parce que plus on est de fous, plus on rit.

Maintenant, ce qui est très très bien avec l’évolution de la mise en réseau, c’est que les gens vont avoir un accès beaucoup plus rapide aux choses qui les intéressent. Les utilisateurs vont pouvoir mettre en lien leurs passions, leurs peines et leurs joies, pour que les autres utilisateurs qui ressentent les mêmes choses puissent les trouver et s’apitoyer sur leur sort. Super. Ce qui veut dire que la vie va devenir de plus en plus créative, parce que les idées vont commencer à circuler beaucoup plus vite.

On sait par exemple que le cerveau stocke les informations lexicales en créant des liaisons synaptiques (wouah, trop cool) entre les différents concepts que nous apprenons. Le ouèbe fonctionne sur le même principe, puisqu’il va mettre en relation, en communication, des gens qui ne se seraient pas forcément trouvés sans le réseau des réseaux. Naturellement, cette évolution va faire avancer l’humanité très rapidement vers la sagesse, et j’ai le plaisir de vous annoncer la paix dans le monde pour l’année 2017.

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4 réflexions sur “Le web 2.0 expliqué à ma maman

  1. FlooDem dit :

    J’adore votre blog ! Votre humour sarcastique et votre manière de philosopher (littéralement : tendre vers la sagesse… c’est ce que vous faites, non ?) me plaisent beaucoup. Je ne suis pas aussi philanthrope que vous mais j’approuve beaucoup de ce que vous dites. Cependant je ne crois pas en Wikipedia (je la consulte parfois, mais en gardant des distances) et je ne suis pas un idéaliste… Au concert de trompette, je penserais : « ce type joue excellament bien. Ca me dégoûte. » Mais le choc passé, je me dirais : « allez, prouve toi que toi aussi, tu as du talent… » car il m’arrive d’être défaitiste dans la vie, mais en général je ne le reste pas longtemps et je reprends espoir. On ne vit qu’une fois, pour parler vulgairement…

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