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Re-cul

jeansL’autre jour, je sors avec nonchalance du train Yverdon-Neuchâtel, en suivant le troupeau des voyageurs y débarquant avec calme, distinction et individualisme. Par hasard (ou par la volonté d’un facétieux scénariste qui écrit ma vie), je me suis retrouvé derrière une belle et splendide et pulpeuse et sexuelle brune à faire bander un mort. Le genre de bimbo latino que vous ne croisez qu’une fois par mois, avec des seins parfumés et un cul arrogant.

Là vous allez me dire que je la matais comme un gros porc.

Rien n’est plus faux, et Dieu m’est témoin que je regardais tout sauf la fille, puisque je zieutais les gens tout autour qui dilataient leurs pupilles de façon plus ou moins discrète dans sa direction: ça allait du vieillard débonnaire au lover italien, du jeune cadre dynamique au skater boutonneux; à dire vrai, même les filles la mataient, les unes avec jalousie, les autres avec le respect dû aux concurrentes qui nous surpassent en tout, surtout en élégance.

Je me suis donc esclaffé à plusieurs reprises, en voyant ces quidams lancer un regard intéressé / concupiscent / libidineux / méprisant (biffer ce qui ne convient pas) sur ladite bonasse. De fait, le théâtre qui se faisait autour d’elle était bien plus intéressant à regarder que sa charmante personne. Autrement dit, je m’attachais surtout à regarder le méta-évènement plutôt que l’évènement en lui même. Je la méta-matais, en d’autres termes (« méta-matais », ha ha ha, vanne laborieuse qui fait quand même plaisir).

Moralité: à l’arrière du train, on a une belle vue.

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