Je dois cette histoire vraie à Brigitte Romanens, qui m’a confiée son chat Lipton (le frère de Tibert!).
Il était une fois, en Suisse Romande, une famille qui vivait très heureuse avec un chien. Les enfants avaient accueilli le petit chiot avec bonheur, et l’animal avait grandi en même temps qu’eux, pour atteindre l’âge respectable de vingt-cinq ans. Maintenant, il était très vieux, et le vétérinaire recourait désormais aux soins palliatifs pour lui soulager ses misères.
Un certain hiver, le chien commença à se traîner dans la maison, à l’article de la mort. Autant dire que la famille était desespérée. Au bout d’un mois, la mère alla voir le vétérinaire. Monsieur le vétérinaire, dit-elle, on ne sait plus quoi faire à la maison. Fido est tellement vieux, on dirait qu’il ne veut pas mourir. Mais nous ne pouvons pas nous résoudre à le piquer. Qu’est-ce qu’il faut faire, monsieur?
– Je comprends votre douleur. Mais voilà ce que vous devez faire: vous allez lui dire qu’il peut mourir. Vous allez lui donner la permission de partir.
La mère revint à la maison sans savoir si ça allait marcher. Le soir, elle demanda à la famille de dire adieu au chien. Elle l’emmena pour une dernière promenade (son parcours préféré!), et une fois de retour à la maison, elle lui murmura à l’oreille.
– Nous t’avons beaucoup aimé, mon chien. Merci pour tes caresses et tes aboiements. Tu peux mourir, si tu veux.
Elle se trouva un peu ridicule de parler à un chien; en allant se coucher, elle riait encore d’elle-même et se promettait de passer à une solution plus expéditive. Elle fit des rêves compliqués.
Mais le lendemain matin, le chien s’était laissé mourir.
Ah non alors ça c’est vraiment trop triste pour mes nerfs de femme enceinte… snif snif…
C’est beau et à la fois triste…